Le 8 juillet 2025, l’Insee a jeté un pavé dans la mare avec une étude percutante : un quart des ménages français vivent dans un logement largement sous-occupé, c’est-à-dire avec au moins trois pièces de plus que leurs besoins théoriques. Un constat qui, au-delà de la statistique, soulève de multiples enjeux pour le marché immobilier, la mobilité résidentielle et les acteurs du secteur.
Alors que la crise du logement s’intensifie, cette photographie de l’habitat français invite à repenser nos usages et à adapter nos pratiques. Quels enseignements tirer de cette étude ? Quels leviers pour les professionnels de l’immobilier ? Et quelles opportunités en matière de conseil, d’accompagnement, et de formation ?
Une France de plus en plus “sous-occupée”
Selon la définition de l’Insee, un logement est « très largement sous-occupé » lorsqu’il dispose d’au moins trois pièces excédentaires par rapport à la composition du foyer (enfants, adultes, statut familial, etc.).
Exemple : une personne seule dans une maison de cinq pièces ou un couple sans enfant vivant dans un T6.
25 % des ménages sont concernés par ce phénomène, tandis que seuls 9 % vivent en suroccupation. Un déséquilibre majeur qui illustre une inadéquation croissante entre la structure des foyers et le parc immobilier.
Source : www.insee.fr
Maisons, propriétaires, seniors : les profils types
Le phénomène touche avant tout les maisons individuelles (41 %), bien plus que les appartements (4 %), et les propriétaires (39 %) bien plus que les locataires (7 %). Cela s’explique à la fois par un ancrage résidentiel plus fort, une plus grande stabilité, mais aussi des logements souvent plus grands.
Autre facteur clé : le temps passé dans le logement. Près de la moitié des occupants installés depuis plus de 30 ans vivent dans une maison très largement sous-occupée.
Enfin, les profils les plus concernés sont souvent des personnes âgées de plus de 60 ans, vivant seules ou en couple. Les professions agricoles, artisanales et les cadres sont surreprésentés. On retrouve ici une génération de propriétaires vieillissants, souvent peu enclins à déménager.
Des contrastes territoriaux marqués
L’étude met également en évidence de fortes disparités régionales :
Les régions comme la Bretagne, les Hauts-de-France ou le Grand Est présentent des taux de sous-occupation très accentuée dépassant les 30 %.
À l’inverse, l’Île-de-France, la région PACA, la Corse et les DOM sont nettement moins concernés (moins de 15%).
Ce clivage reflète aussi une réalité périurbaine : la sous-occupation est plus marquée dans les zones périphériques, là où les logements sont plus spacieux et la pression foncière moins importante.
Source : www.insee.fr
Une tendance qui s’inscrit dans la durée
Entre 2006 et 2022, la part des logements très largement sous-occupés est passée de 22 % à 25 %. Et tout porte à croire que cette tendance va se poursuivre : le vieillissement démographique, la baisse du nombre d’occupants par logement, ou encore l’attachement émotionnel au logement familial sont autant de facteurs structurels.
L’Insee précise par ailleurs que seuls 36 % des ménages concernés estiment leur logement trop grand, et à peine 9 % envisagent un déménagement. La majorité ne souhaite pas quitter un bien dans lequel ils ont leurs repères, leurs souvenirs et souvent, la possibilité d’héberger de la famille, des enfants et des petits-enfants.
Quels enjeux pour les professionnels de l’immobilier ?
L’étude de l’Insee ne fait pas que dresser un état des lieux : elle pose des questions fondamentales sur l’usage de l’espace et la fluidité du marché résidentiel.
Pour les professionnels du secteur, cela implique :
1. Détecter les besoins cachés, même si peu de ménages expriment une volonté de déménager, des signaux faibles existent. Une veille active et une écoute fine des clients seniors, notamment propriétaires, peuvent ouvrir la voie à des accompagnements sur mesure.
2. Proposer des solutions concrètes dont certaines pistes sont déjà sur la table :
La division de maisons sous-occupées en plusieurs logements (coliving, location meublée, habitat intergénérationnel, etc.)
La reconversion de logements anciens en habitats adaptés pour les seniors (accessibilité, domotique, services intégrés…)
L’incitation au changement de logement via des parcours résidentiels fluides, sécurisés, humainement accompagnés.
3. Se former pour accompagner la mutation :
Ce sujet révèle un besoin grandissant : celui de professionnels capables de comprendre les nouveaux comportements résidentiels, d’identifier les profils à accompagner, et de proposer des solutions viables d’un point de vue juridique, fiscal et humain.
C’est précisément là que la formation entre en jeu.
Contactez-nous pour vous tenir à jour et vous former sur ce sujet !
Et si la solution passait aussi par vous ?
En tant qu’organisme de formation spécialisé dans l’immobilier, nous voyons dans cette étude aussi une formidable opportunité d’innovation, plutôt qu’un signal d’alerte.
Car accompagner ces ménages, c’est aussi :
- Se démarquer par une connaissance fine des dynamiques résidentielles
- Être force de proposition dans des projets de valorisation du patrimoine existant
- Contribuer à répondre concrètement à la crise du logement, en activant intelligemment le parc existant
Nous formons chaque année des professionnels en quête de sens, d’expertise et d’impact.
Cette étude de l’Insee vous interpelle ? Vous souhaitez approfondir le sujet, ou accompagner ce type de public dans votre activité ?
Nos formations sont pensées pour ça.